Les limites sont essentielles sur tous les plans de la vie pour se construire une vie saine et épanouissante. Elles permettent d’instaurer des règles entre vous et les autres et définissent ce qui est juste pour vous ou pas. Malheureusement, les parents ou l’école ne nous apprennent pas à instaurer nos limites. Ce sont nos expériences qui nous apprennent à les fixer. Cependant, à l’école de la vie, il faut souvent franchir ses limites pour ensuite les connaître et les fixer. Et si on faisait l’inverse ? Si on prenait le temps de se demander « qu’est-ce que je suis prêt à accepter et quelle est la limite que je me fixe dans telle ou telle situation ? »
Alors que fixer des limites peut vous amener à plus d’épanouissement et de sérénité, ne pas en fixer vous amène du stress, du chagrin, une perte de temps, des problèmes dans vos relations et peut-être même la dépression.
LES DIFFÉRENTS TYPES DE LIMITES
Physique : cela défini votre espace personnel, votre corps, votre sexualité, votre intimité. Cela demande de la conscience sur ce qui vous semble approprié ou pas. Une relation demande communication, respect et compréhension sur les attentes et les pratiques de quelqu’un. Vous avez le droit de refuser une pratique sexuelle, de changer d’avis en cours de route, de refuser que l’on entre dans la salle de bain pendant que vous y êtes, de montrer une partie de votre corps, de faire la bise, etc.
Émotionnelle : cela fait référence à vos ressentis et vos émotions. Cela relève aussi de ce que vous souhaitez partager ou pas avec les autres. Vous pouvez par exemple être très à l’aise avec le fait de partager vos ressentis sur vos relations familiales avec tout le monde, comme vous pouvez préférer garder vos affaires familiales secrètes. Cela vous demande aussi de vous protéger. Apprenez à ne pas être les éponges des émotions des autres et à ne pas vous identifier à travers les émotions des autres.
Intellectuelles / spirituelles : c’est en lien avec vos idées et vos pensées mais également au respect des idées des autres. Vous pouvez également imposer des limites sur ce dont vous voulez parler ou pas. Demander à ne pas parler politique à un repas de famille est une façon d’imposer une limite saine si l’on sait que ce genre de débat finit toujours en dispute.
Énergétique : Cela se réfère à l’énergie que vous êtes prêt à investir dans une relation, une situation, une activité. Si un ami vous en demande trop ou si un employeur vous pousse à bout au point que vous développiez une extrême fatigue ou un surmenage, cela veut dire que vous avez atteint le taux d’énergie que vous êtes psychologiquement prêt à investir.
COMMENT FIXER SES LIMITES ?
Se poser les bonnes questions. Qu’elle sont vos limites physiques, émotionnelles, mentales, énergétiques, spirituelles ? Qu’êtes vous prêt à tolérer ? Quelles situations vous sont inconfortables ? Prenez le temps de définir ce qui est bon ou pas pour vous, afin de définir vos limites.
Se connecter à ses émotions. Prenez le temps de vous demander ce que telle situation ou telle personne suscite comme émotions. Puis pour chaque émotion, demandez-vous pourquoi cette émotion émerge. Souvent nous traversons les journées sans prendre le temps de se demander ce que l’on ressent. Parfois même, nous sommes tellement robotisés dans notre emploi du temps, ou programmés à endurer certaines choses que finalement, nous ne ressentons plus grand chose. Demandez-vous quelles sont vos émotions en repensant à une situation ou une personne. Quand vous êtes dans une situation qui vous met dans l’inconfort ou qui révèle des émotions négatives, cela est le signal que cette situation a dépassé vos limites.
Faire attention aux « red flags ». Cela veut dire qu’il faut suivre votre intuition et pratiquer la conscience de soi. Ce sont les signaux que vous percevez.
Communiquer. N’hésitez pas à vous exprimer, à dire les choses. Quelque chose vous dérange, le comportement d’un ami est déplacé, une remarque a été blessante. Il est important de le dire. Il est parfois dur de connaître ses propres limites, alors imaginez comme il est dur pour les autres de connaître vos limites. Laisser passer les choses parce que c’est un ami, un collège, son patron, autorise à l’autre son comportement. Oser parler impose des limites.
Ne pas avoir peur. Le regard des autres joue un rôle important pour certains dans le fait de fixer ses limites. Que va-t-on penser de moi si je dis non ? Est-ce que le groupe va continuer à m’accepter si je n’aime pas faire ce genre d’activité ? Est-ce que mes collègues vont continuer à me respecter si je ne partage pas leur point de vue ? Fixer des limites demande de la confiance en soi et de l’affirmation de soi. Osez montrer qui vous êtes. Vous n’êtes pas obligé de tout accepter des autres, encore moins si c’est fondé sur la peur du rejet et de l’abandon.
Soyez bienveillant envers vous même. Adressez-vous à vous même comme si vous étiez un ami proche. Est-ce qu’un ami proche vous conseillerait de rester coincé dans une relation toxique ? D’accepter des pratiques que vous ne tolérez pas juste pour être admis dans le groupe ? De ne pas respecter vos valeurs juste pour faire plaisir à votre patron ou pour être pris à un entretien d’embauche ? Soyez une épaule bienveillante pour vous même.
Oser dire non. Un simple non pour affirmer quelque chose que vous ne souhaitez pas faire est déjà une limite.
Définir pourquoi cette limite est importante. Poser une limite est déjà une bonne chose mais savoir pourquoi on a besoin de cette limite permet de trouver l’épanouissement à travers cette limite et de comprendre quelles en sont les conséquences.
LES BENEFICES
Renforcer l’estime de soi et l’amour de soi. Fixer des limites c’est être capable de savoir ce qui est bon pour soi et de l’exprimer. C’est un point essentiel dans le travail d’amour de soi.
Instaurer une meilleure communication dans vos relations. Vous communiquez avec les autres ce que vous acceptez d’eux ou pas. Cela leur permet de mieux vous comprendre et d’ajuster leur comportement. Cela inspire également le respect car votre entourage comprend que vous êtes capable d’instaurer des limites pour votre bien-être.
Se protéger. Les limites permettent de préserver sa santé. Vous vous protégez de certains comportements déplacés voire de certaines personnes toxiques.
Gagner en confiance. Oser dire non est un grand pas dans l’affirmation de soi car cela veut dire que vous prenez votre propre décisions sans vous souciez du regard des autres. Vous vous faites passer d’abord. Vous devenez votre priorité et vous osez le montrer.
Libérer du temps et de l »espace pour les intéractions et les situations positives. Imaginez un monde où chacun respecte les limites des autres et où chacun oserait instaurer ses limites… Cela engendrerait des intéractions respectueuses et des situations sécurisantes et épanouissantes.
Vous prenez conscience que vous êtes responsable de votre vie. Oser affirmer les bornes à de pas franchir vous permet de prendre le contrôle. C’est vous qui choisissez ce que vous autorisez dans votre vie ou pas. Vous décidez de ne pas laisser les autres choisir pour vous. Vous devenez l’acteur de votre vie.
POURQUOI NOUS ACCEPTONS QUE CERTAINS TRAVERSENT NOS LIMITES
Par peur du rejet ou de l’abandon. Il est possible d’accepter de franchir ses limites par peur d’être rejeté par les autres que ce soit dans le milieu personnel ou professionnel. Lorsque c’est le cas, revenez à vos émotions. « Comment je me sens ? » « Suis-je prêt à accepter ça ? »
Par peur de la confrontation. Parfois, nous savons d’avance que nos limites ne correspondent pas à celle du groupe (famille, amis, collègues, etc), nous savons que si nous parlons, cela engendrera des tensions, des conflits, peut-être même une fissure. A vous de savoir ce que vous êtes prêt à affronter et à endurer. Vous pouvez élaborer un scénario catastrophe et un scénario idéaliste et mesurer les conséquences de chacun des scénarios afin de comprendre lequel de ces scénarios vous apporterait le plus d’épanouissement possible
Par peur du changement. Imposer une limite peut modifier l’équilibre d’une relation ou d’une situation. Et cela peut être effrayant. Mais tout est mouvement dans la vie, rien ne dure de façon constante. Apprenez à suivre le flow de la vie
On ne sait pas comment faire. On ne nous a pas appris à fixer des limites, nous n’avons pas reçu de manuels, peut-être même avons nous grandi dans une famille qui ne connaissait pas ses propres limites. Si vous êtes ici, c’est que vous êtes conscient que ce processus est utile et nécessaire pour votre bien-être.
Par honte. Parfois, aller à l’encontre du groupe est terrifiant. On a peur de ne pas partager les mêmes idées que les autres. On a honte de ce que les autres pourraient dire ou penser de cette limite. Tout ce qui compte, c’est vous et votre bien-être. Libérez-vous du point de la honte et autorisez vous à vivre la vie qui vous semble juste.
Par manque de confiance en soi. Affirmer une idée, une limite, une émotion, demande une capacité d’affirmation de soi. Mais pas de panique, la confiance en soi, ça se travaille. Vous pouvez commencer par un « non » lorsque vous sentez que vous êtes fatigué puis aller de plus en plus loin dans l’expression de vos barrières. L’avantage avec la confiance en soi, c’est que plus on la pratique, plus on en tire les bienfaits et plus on est confiants.
POUR CONCLURE
- Prenez conscience que vous n’êtes pas responsable de la façon dont les autres répondent à vos limites.
- Ne vous justifiez pas et ne vous excusez pas. Vos limites sont ce qu’elles sont.
- Rappelez vous que vos actions doivent être en lien avec vos limites.
- Autorisez vous à échouer. Des fois on a besoin de franchir une limite pour se rendre compte qu’elle est primordiale.
- Vous n’êtes pas égoïste ou méchant si vous fixez des limites, vous savez simplement ce qui est bon pour vous.
- Libérez vous des personnes toxiques et entourez vous de personnes qui vous soutiennent dans les frontières que vous avez fixées
Si vous vous trouvez dans une situation de détresse, si vous avez exprimé vos limites mais qu’elles ne sont pas respectées, tournez-vous vers des professionnels et thérapeutes de confiance ou appelez les numéros mis à votre disposition :
- Violences conjugales (physiques ou psychologiques, pour hommes et pour femmes) : 3919 | numéro d’écoute mais pas numéro d’appel d’urgence
- SOS viols : 0 800 05 95 95
- SOS violences familiales : 01 44 73 01 27
- Victimes : 08 842 846 37
- Enfants maltraités : 119
- Appels d’urgence : 17 ou 112
Très bon article ! Merci