Malaga, así es la vida

Je voulais aller dans le pays qui a toujours su remplir mon cœur, l’Espagne. Je voulais retrouver l’Andalousie que j’aime tant tout en découvrant un nouvel endroit. Mais je voulais quand-même aller en bord de mer, direction donc… Malaga ! Sur place, je n’avais pas internet, parce que mon forfait ne le permettait pas. J’ai failli prendre une option supplémentaire pour avoir internet à l’étranger puis je me suis dit : et si je faisais sans et que je découvrais Malaga par moi-même ? Alors il y a des endroits que je n’ai pas vus car sans GPS je ne les ai pas trouvés et il y a des endroits sur lesquels je suis tombée car je ne les ai pas cherchés.
J’avais prévu de rester 3 semaines puis j’avais dû me résigner à n’en rester qu’une, alors j’ai essayé d’en tirer le meilleur et je n’ai pas été déçue ! Laisse-moi te parler des belles choses à visiter, des personnes que j’ai rencontrées et des messages qu’elles m’ont passés.

Arrivée à Malaga et l’Alcazaba

Mon appartement est situé dans une petite ruelle au cœur du quartier de la Trinidad. Il y a toujours plus de tags dans les rues des villes d’Espagne, que dans les rues de Nice. Et comme dans mes souvenirs de l’Andalousie, ça vit en musique. Le quartier est bruyant le jour, paisible la nuit. Ce que j’aime à Malaga c’est que c’est une petite ville, tout peut se faire facilement à pied ou rapidement en transports en commun, et la ville est si intelligemment construite qu’elle est très intuitive. Je me balade dans les rues du centre historique pour arriver à l’Alcazaba, qui vient du mot arabe al-Qasbah qui veut dire citadelle. Il a été construit pour protéger des invasions catholiques dans un premier temps puis pour abriter le gouverneur de la ville au moment où la ville était encore musulmane. C’est un mélange de l’Espagne et des pays arabes, comme un peu tout en Andalousie. L’Alcazaba est absolument à voir car tu te retrouves dans un labyrinthe de pierre et de bois qui surplombe la ville.
Le soir, je me mets à la fenêtre de mon appartement avec un verre de vin espagnol (et vegan !) car le vin est une spécialité là-bas. Le quartier est vivant, mais tranquille. Je mets de la musique hispanique en écoutant les espagnols chanter parler dans la rue juste en dessous de chez moi. Peut être que c’est ce que font les étrangers quand ils viennent en France, ils nous écoutent râler parler en écoutant « la vie en rose ». J’écoute et j’observe le quartier vivre : le chien de la voisine qui aboie, les scooters qui passent, les amoureux dans l’appartement d’en-face, cette dame qui rentre de son cours de pilates, ce monsieur qui promène son chien et ce voisin qui, à 21h30, commence à jouer de la guitare.

Je me sens à la maison. Malaga, je t’aime déjà.

Luziana et Nerja

Nerja est un village blanc à 1h30 de bus de Malaga ou 45 minutes de route en voiture. Il est très touristique avec des rues étroites pleines de petites boutiques. Mais si l’on sait s’aventurer dans les ruelles excentrées, Nerja est un endroit paisible et typique d’Andalousie avec des maisons blanches, des contours de fenêtres peints de couleur jaune, bleu ou rouge, de la mosaïque et des assiettes accrochées aux murs en guise de décoration. Dans la ville se trouve le balcon d’Europe qui offre une vue imprenable sur la côte qu’on peut longer à pieds sur un sentier pour apprécier la méditerranée.
Je rentre dans une toute petite boutique un peu mystique. La vendeuse, Luziana, est mystique elle aussi. C’est une ancienne danseuse de ballet professionnelle, sublime, avec de longs cheveux bruns et bouclés. Elle a dû arrêter le ballet suite à une blessure, puis elle a rencontré quelqu’un, à Nerja, qui souhaitait qu’elle gère cette adorable boutique. A l’intérieur, il y a des cristaux, des bijoux, des sculptures, des coquillages, des robes. Elle dit que sa blessure est arrivée pour une raison et qu’elle n’a aucun regret car c’est cette blessure qui l’a menée dans le sublime village de Nerja.

Avant que je parte elle ajoute « Tu sais l’endroit d’où tu viens ? Il est magnifique, je l’aime beaucoup. C’est les vacances toute l’année chez toi, tu as de la chance, tu dois sûrement être reconnaissante pour ça ! »

Alvaro et le Caminito del Rey

10h30. Rendez-vous devant l’hôtel de ville pour un départ en randonnée d’une durée de 3h sur le Caminito del rey, le chemin du roi. C’est une randonnée en flanc de falaise, à 1h de route de Malaga. Le Caminito del rey porte ce nom car le roi Alfonso XIII est venu fouler ce sentier, enfin la moitié seulement, ensuite il en a eu marre, et a demandé à ce qu’on le ramène à Malaga. Cette randonnée t’en met plein la vue ! Des vautours rodent au dessus des falaises, il y a des fossiles « imprimés » dans les roches, on peut voir les installations des premiers hommes qui ont découvert l’endroit en 1901 et nous avons vue sur la rivière Guadalhorce tout du long. A la fin du sentier, nous traversons un pont suspendu par des cordes. Nous sommes au-dessus de la rivière, il y a du vent qui s’engouffre entre les falaises et nous marchons à plusieurs dessus, ce qui fait beaucoup bouger le pont et perso ça m’a beaucoup amusée ! Je me suis sentie si petite sur ces falaises, une goutte d’eau dans l’océan, et mes contrariétés étaient elles aussi devenues une goutte d’eau dans l’océan.
Pour cette randonnée, mon guide est Alvaro, il est comme un soleil avec 2 bras et 2 jambes, il est passionné, fait beaucoup de blagues et a toujours une petite anecdote à raconter. Tu as le plaisir de le rencontrer sur l’une des photos ci-dessous.

Plus loin sur le sentier, à mi-chemin, dans l’un des rares coins d’ombre du sentier, Alvaro arrête le groupe et explique « Il fait très chaud aujourd’hui, nous ne pouvons rien y faire car nous ne pouvons pas contrôler les éléments extérieurs, par contre nous pouvons toujours contrôler comment nous répondons à une situation avec notre sourire, continuons la randonnée dans la bonne humeur ! »

Barteleme et Malaga de nuit

Malaga de nuit m’a semblé sécurisant et accueillant. Ca parle fort, ça rit beaucoup, ça boit pas mal et ça vibre intensément. Il y a beaucoup de monde dans les rues, du quartier de Soho jusqu’au centre historique. La ville est en effervescence même quand le soleil se couche. Les bars et les restos sont pleins et tout est si éclairé que l’on voit presque comme en plein jour.
C’est Barteleme qui me fait découvrir la ville de nuit. Il est vétérinaire, il a un fort accent espagnol quand il me parle anglais, il est charmant et son sourire est à tomber ! Passé minuit il me propose de m’emmener sur le plus haut rooftop de Malaga, ainsi je pourrai voir toute la ville. On arrive dans un bar appelé the TOP, au dernier étage d’un hôtel. D’ici, on y voit toute la ville éclairée et on est si haut que l’on peut voir le dessus du clocher de la cathédrale de Malaga. Au sommet de la ville, je suis émerveillée. Bart le voit bien et me dit : « Tu ne t’attendais pas à ça ce soir, n’est-ce pas ? » Puis il me prend dans ses bras et c’est comme si j’avais été enlacée par tout Malaga.

Je ne peux pas te dire si j’ai aimé Malaga de nuit, ou si c’est en fait la nuit avec Bart à Malaga que j’ai aimée. Mais ce que je sais c’est que j’ai retenu son message ce soir-là : « J’ai compris avec le temps que je veux vivre le moment présent. Je suis avec toi à 1h du matin sur un rooftop, je sais que j’ai une grosse journée de travail demain mais peu importe parce que je sais que je veux être avec toi maintenant. Vivre le moment présent c’est ce qu’il y a de plus important non ? Sinon c’est comme si tu étais mort, et nous sommes ici pour être vivants »

Les voyageurs solo et le jardin botanique

Je visite le jardin botanique de Malaga, un parc immense avec différentes espèces de plantes venues des quatre coins du monde, entrelacées de fontaines et de sculptures. Il faut compter une demi heure pour s’y rendre depuis le centre de Malaga. C’était avant la propriété d’une famille bourgeoise qui l’avait aménagé pour recevoir leurs amis. Puis c’est devenu un parc publique dans les années 90. Ici, tu ne sais plus si tu es en Espagne, au Mexique ou dans les tropiques tellement les variétés de plantes s’y mélangent. Tout en haut du parc se trouve le Mirador, l’espace le plus connu du lieu, d’où on peut admirer la ville.
Durant la randonnée au Caminito del rey, Alvaro m’avait demandé si j’étais venue seule ici. Il avait répété 3 fois « sola, sola, sola ? ». Je lui avais dit oui et il m’avait répondu dans un français un peu timide « wow tu es courageuse, ou alors… tu es folle ! » Ca m’avait fait sourire mais ça ne me semblait être ni l’un ni l’autre… pourtant plus tard, je rencontre 2 autres voyageurs solo, un britannique et une allemande. Aucun de nous ne se connait mais nous nous retrouvons tous les 3 à une table de pique-nique où nous partageons un en-cas et nos expériences personnelles. Nous étions tous à Malaga pour revenir au centre de nous-même. Alors j’ai compris que nous étions ici parce que notre raison nous disait que nous étions assez courageux pour nous retrouver seul face à nous même dans un pays qui n’est pas le notre et que notre cœur était assez fou pour y croire.

La jeune allemande nous dit : « Je suis ok avec le fait de me retrouver seule avec moi-même. Je vais définitivement repartir en voyage toute seule ! Parce que quand tu voyages solo tu n’as pas tes amis ou ta famille pour te distraire ou avec qui fuir tes problèmes, tu es face à toi-même, tu n’as pas le choix. » Et nous acquiesçons tous les trois.

Lizzy et l’ambiance de la ville

Malaga a un charme fou. Parce que c’est vivant mais petit à la fois. Tu te sens rapidement chez toi. Je suis au centre de la ville, sur le grand axe Paseo de antonio machado, il est 13h et la ville est en ébullition, les rues sont agitées, certains se déplacent à vélo, d’autres en trottinette. C’est très bruyant mais très sécurisant à la fois. Je longe la Calle del Larios, la rue la plus chère de toute la ville, the place to be pour faire du shopping. Elle est uniquement piétonne mais très bruyante car surchargée de monde, de jour comme de nuit.
Je rencontre Lizzy peu de temps avant de partir. Elle vient d’Amsterdam et est venue en vacances à Malaga pour se recentrer sur elle. Je lui dit que je suis venue pour la même chose, du coup on se connecte l’une à l’autre très rapidement. Elle est bien plus grande que moi, élancée, et la peau plutôt matte pour une originaire des Pays-bas. On se retrouve dans une petite ruelle taguée de la ville, et on parle de développement personnel et de spiritualité.

De là où nous sommes, nous sommes abritées par le bruit et Lizzy, très intéressée par mon métier, me dit « Tu sais c’est super ce que tu fais ! Tout le monde devrait apprendre à respirer, à méditer et à faire du yoga. Parce qu’on est dans un monde où on est trop sollicités, on est stressés, et on ne sait plus écouter nos émotions. La respiration et le yoga, ce sont vraiment des outils pour la vie ! »

Départ de Malaga

J’étais partie à Malaga pour revenir à moi, pour essayer d’oublier quelqu’un que j’ai beaucoup aimé, pour faire le point et pour m’ouvrir à des émotions positives, et finalement voici ce avec quoi je reviens :
Où que tu sois, tu ne peux pas fuir ce qu’il y a à l’intérieur de toi, mais où que tu sois tu es à la maison, car tu es ta propre maison ; sois reconnaissant-e de ce que tu as ; tu ne peux pas contrôler les évènements extérieurs mais tu peux choisir la façon dont tu accueilles chaque situation ; vis le moment présent pour être vivant ; n’aie pas peur de te retrouver seul-e avec toi-même ; fais du yoga, de la respiration et de la méditation, ce sont de vrais outils pour la vie ; la vie est faite de ses amours et de ses chagrins, ça fait partie de l’expérience et ainsi va la vie.
Así es la vida 🙂

3 Replies to “Malaga, así es la vida”

  1. Magnifique Kriss..Merci de ces partages … ton authenticité… Oui partout où nous sommes .. Nous sommes à la maison…Car nous sommes notre propre maison…Tout est ici et maintenant et c est juste. ✨✨

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