Les 10 erreurs que j’ai faites en tant qu’entrepreneur

Je suis devenue entrepreneur en 2016, et aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours voulu être un créateur de services et un entrepreneur. Mais évidemment, comme n’importe quel métier, l’entreprenariat, ça s’apprend sur le tas. Voici les 10 erreurs que j’ai faites lorsque j’ai commencé et que toi, ou un jeune entrepreneur que tu connais, peuvent facilement éviter.

1. Ne pas prendre assez de pauses

C’est normal, au début, tu n’as pas de clients… Zéro. Donc il faut faire de l’argent. Donc il faut travailler tout le temps.
La première fois que j’ai pris des vacances, j’étais terrifiée ! Parce que je voyais ça comme une perte d’argent.
J’ai appris à lâcher prise avec ça. Chaque semaine de vacances est une perte d’argent sur l’instant. Mais c’est en fait un gain d’argent sur le long terme. Prendre des jours de repos, c’est ce qui te permet de tenir le coup, d’être endurant, sans tirer sur la corde. C’est donc nécessaire.
Avec le temps, on apprend à prendre des pauses stratégiques, là où il n’y a pas de demandes, afin de carburer les jours/mois où le business est en période pleine. Ainsi, tu fais du business en période pleine pour assurer financièrement les périodes creuses.

2. Penser ne pas mériter l’argent que je gagne

C’est le problème du métier passion. Tu ne le fais pas pour l’argent. Tu le fais parce que tu veux faire ce que tu aimes tous les jours et en vivre. Les 4 premières années où j’enseignais le yoga, je pensais que chaque billet n’était pas mérité. Je pensais que si j’aimais gagner de l’argent avec ma passion c’est que j’étais peu spirituelle. J’étais à côté de la plaque (vraiment). Tu sais cette expression « ça n’a pas de prix » ? C’est ce que je me disais. Vivre de sa passion ? Ca n’a pas de prix ! Bah si en fait. Ca a un prix d’être guidé par un professeur et d’autant plus s’il est passionné et qu’il sait de quoi il parle. Faire de l’argent avec tout l’amour qu’on met dans sa passion, c’est nourrissant. Et tu mérites amplement de faire de l’argent (de la moula, du biff, du blé, du beurre, de l’oseille) en prenant du plaisir du matin au soir. Et tu n’es pas moins spirituel ou éthique pour autant.

3. Ne pas m’entourer d’entrepreneurs

On ne va pas se mentir, un CDiste et un entrepreneur parfois, ça ne se comprend pas, ça ne parle pas le même langage, ça n’a pas les mêmes contraintes ni les mêmes angoisses.
Avoir un ami entrepreneur c’est échanger sur tes doutes et tes insécurités en étant compris-e. C’est aussi être inspiré-e par la créativité de l’autre, ses idées, sa motivation, etc. Echanger avec des personnes au mindset d’entrepreneur, ça te tire vers le haut.

4. Accepter toutes les opportunités

Ca semble être une bonne idée non ? NON !
Dire oui à tout et à tout le monde c’est laisser ton business partir dans tous les sens.
Pour ma 2ème année d’enseignement, j’avais accepté toutes les propositions possibles. Je me retrouvais donc à faire cours en semaine à 7h du matin, à faire un cours pour des athlètes jusqu’à 22h et à manger dans ma voiture en conduisant. J’étais complètement démotivée pour mes cours du matin car je savais qu’une loooooongue journée m’attendais. Je ne suis pas sûre d’avoir été un bon professeur ou une bonne collègue de travail à ce moment là, car j’étais épuisée, en train de courir après le temps et démotivée. L’entrepreneur est l’image du résultat du produit/service qu’il vend. Est-ce vraiment l’image d’une personne fatiguée et démotivée que tu veux donner à ton business ?
A la même période, j’ai été appelée par une salle de sport qui voulait me donner l’exclusivité de ses 12 cours de yoga hebdomadaires. J’ai rencontré le patron qui a été exécrable : propos racistes, tentative de dévalorisation et refus de parler d’argent.
Mon entourage m’a encouragé à accepter sa proposition car « la salle est réputée tu devrais dire oui » « tu ferais plusieurs cours chez lui ce serait une belle opportunité ! » « tu n’aurais pas besoin de courir partout » « ça te ferait comme un salaire fixe tous les mois ». Je n’ai pas écouté les conseils et j’ai refusé la proposition du gérant car ce n’était pas le genre de personne avec qui je voulais travailler. Plusieurs mois plus tard j’ai découvert qu’il était dans des magouilles pas très claires et ce jour là, en disant non, j’ai protégé mon business.
Parfois, dire non à une opportunité, c’est choisir en conscience la direction que l’on veut prendre avec son entreprise.

5. Être davantage au service des autres que du mien

Faire un métier de service veut souvent dire qu’on aime les gens et qu’on aime les aider. Mais à trop aider les autres, on peut se perdre un peu, donner beaucoup d’énergie sans se rendre compte qu’on se vide, répondre aux attentes de l’autre sans se demander si c’est vraiment aligné avec qui on est.
Il faut apprendre à prendre le temps de se poser avec soi, en conscience, pour être sûr-e de toujours rester centré-e, aligné-e avec ses valeurs, comprendre quand il faut ralentir ou dire non. En tant qu’entrepreneur, la méditation m’a beaucoup apporté, pour mieux me comprendre et identifier quand je n’étais plus à mon service.

6. Être sur 1 million de réseaux sociaux

J’en parle ICI et ICI des réseaux sociaux et tu l’as compris ça n’est pas ma tasse de thé… Mais au début je me disais que plus je serais visible et plus je serai vue. Nan nan nan.

Un entrepreneur présent partout mais inefficace c’est un entrepreneur qui ne met pas en valeur son business.
J’ai donc appris qu’il fallait cibler les bons réseaux en fonction de ma clientèle cible. Il est plus agile d’utiliser 2 réseaux sociaux de façon efficace que d’en utiliser pleins de façon irrégulière et décousue.

7. Ecouter l’entourage

« Ca va être dur » « Tu n’y arriveras jamais » « Trouve-toi un vrai métier » « T’auras pas de salaire » « On ne t’accordera jamais de crédit ».
Ce sont les phrases culpabilisantes et toxiques que j’ai entendues de la part de certaines personnes de mon entourage qui projetaient leurs peurs sur moi. Ca peut partir d’une bonne intention mais peu importe. Souvent, l’entourage va projeter sur nous les peurs, les angoisses, les échecs. Pour eux c’est un « attention » mais pour toi, ça peut devenir un mur si tu les écoutes. Quand on veut monter son business petit ou grand, solo ou à plusieurs, on écoute les conseils censés mais on arrête d’écouter des peurs qui ne nous appartiennent pas.

8. Avoir un seul téléphone

Oui parce que des fois on t’appelle les dimanches ou les samedis soirs à 22h. Et comme tu es en amour de ton métier, et bien tu réponds le samedi à 22h alors que tu es à la soirée de ta copine Julie.
Avoir 2 téléphones, c’est poser des limites. C’est choisir de déconnecter les soirs après 20h ou durant les vacances. Lorsque tu réponds à un client, cela est fait en conscience. Car le message ne t’est pas imposé, tu as choisis d’aller consulter tes messages.
Finalement, c’est comme un standard téléphonique, il y a des horaires, et tu es dans ton droit de les choisir.

9. Ne pas connaître la direction que je souhaite prendre

Quand j’ai commencé je me suis dit « on verra où il y a de la place ». Bah non en fait. Être entrepreneur c’est se faire sa propre place.

Je ne savais pas avec quelle clientèle je voulais travailler, dans quel type de lieu, dans quel secteur. Ca m’a valu d’atterrir dans des endroits qui ne me convenaient pas et de faire cours à une clientèle avec qui je ne me sentais pas du tout alignée.
Aujourd’hui, je sais quelle est ma clientèle cible et je sais dans quelle direction je vais ; et depuis que j’ai déterminé ça, les personnes qui me contactent correspondent à ma clientèle idéale. Et je me régale 10 fois plus !

10. Ne pas assez parler de ce que je fais

Au début, je disais juste que j’étais professeur de yoga. Je ne voulais pas en dire plus car j’avais peur qu’on me prenne pour celle qui essaie de vendre ses services dès qu’elle est invitée quelque part.
J’ai maintenant compris que ton entourage pouvait être un canal pour de potentiels clients (ou à défaut, ils peuvent être un bon entrainement pour apprendre à te vendre).
Maintenant je n’hésite pas à dire ce que je fais et à expliquer la direction que je veux prendre avec mon entreprise.

Pour conclure cet article, je te laisse avec une citation de l’auteur Neil Strauss pour te rappeler de ne pas t’empêcher de faire ce que tu souhaites, même si tu fais des erreurs sur le chemin. Les erreurs, souvent, font partie du processus.

Ne laisse pas le fait que tu ne sais pas ce que tu es en train de faire t’empêcher de faire quoique ce soit. Nous commençons tout à partir d’un espace où nous ne savons rien : marcher, lire, fréquenter quelqu’un, travailler. Et à travers le faire, nous apprenons. Nous n’allons sûrement pas y arriver du premier coup, mais avec le temps nous savons ce que nous faisons. – Neil Strauss