Je médite depuis maintenant 10 ans et je pratique le yoga depuis 9 ans, je fais du sport 3 fois par semaine, je mange veggie, je bois 2L d’eau par jour. Je suis le cliché de ce que les gens appellent « healthy ». Mais j’ai encore des pensées toxiques. Et je sais que toi aussi.
Je sais que toi aussi.
J’ai déjà expérimenté la frustration voire même la colère à cause de ça. C’est sûrement mon égo qui est à l’origine de ce dialogue intérieur se demandant pourquoi MOI (avec arrogance) qui médite, lit des livres de maitres spirituels et moines bouddhistes, qui ai dévoué ma vie à la pratique du yoga, pourquoi MOI j’ai encore des pensées parasites ?
J’ai réfléchis à ce sujet et je te partage ma réflexion.
La survie
Le mental est un outil, c’est comme ça que j’aime le voir. Il est là pour te permettre d’anticiper des situations « dangereuses ». Le mental finalement, c’est l’outil de la survie, comme nos émotions qui sont des messagers afin de répondre à des situations de danger.
Vu comme ça, ça permet de poser un regard bienveillant sur notre mental et sa production de pensées toxiques. Les pensées toxiques ne sont pas nécessairement tes ennemis. Elles sont là car le mental a identifié une situation qui met en péril ta survie et va donc se mettre à produire tout un tas de pensées pour anticiper les problèmes (qui souvent n’existent pas) et trouver des solutions.
Le mental est bienveillant, il est juste un peu maladroit dans sa façon de faire…
Les leçons
Peut-être que le mental est là pour nous tester. Tu crois avoir compris une leçon. Tu crois avoir fait le tour. C’est fini le temps où tu disais oui à tout, le temps où tu te pliais en 4 pour les autres, le temps où tu n’attirais que des partenaires toxiques, le temps où tu te rabaissais ou whatever. C’est fini tout ça. Et boom ! Il y a cette petite voix dans ta tête (la mienne s’appelle Brian et si tu n’as pas encore donné de nom à la petite voix dans ta tête je t’invite à lire CET ARTICLE) qui te rappelle qu’on peut te rejeter si tu ne dis pas oui, que tu n’es pas aimable, pas à la hauteur ou toute autre pensée toxique qui te ramène encore et encore aux schémas de réponses à tes traumas.
Alors, tu as 2 possibilités, la première serait de suivre tes pensées toxiques et d’en faire des croyances. La deuxième est d’avoir vraiment compris la leçon et de te dire « ça c’était l’ancienne version de moi, aujourd’hui je ne raisonne plus comme ça, je suis à la hauteur, je connais mes limites, et je mérite mieux »
L’amour de soi
Et si chaque pensée toxique était une nouvelle opportunité de se dire que cette pensée est fausse ?
Chaque pensée négative nous éloignerait alors un peu plus des croyances que l’on s’est forgées pour nous pousser un peu plus vers l’amour de soi, en partant du principe bien sûr qu’on choisit de ne plus les suivre.
Chaque pensée parasite peut-être comme une alarme sur ton iphone « alerte amour de soi ». Et à chaque pensée toxique, il nous suffirait de revenir à soi et de porter un regard d’amour bienveillant sur soi, comme on aurait de la facilité à le faire avec une personne qui nous est chère.
La foi
J’ai visionné une vidéo de la chaine Youtube Tistrya où l’auteur Sylvain du Boullay expliquait que lorsqu’il était dans le doute ou la peur, il donnait tout ça à « l’esprit ». Cela implique d’être dans la foi et de reconnaitre qu’il y a quelque chose de divin en nous qui sait déjà. C’est reconnaitre qu’il y a une intelligence supérieure qui a déjà toutes les réponses et les guidances.
C’est aussi accueillir. Lors d’une soirée avec une amie, je lui partage une chose que l’on m’a dite sur mon comportement et qui a réveillé chez moi de la colère. Elle m’a dit « ce que cette personne pense de toi ça lui appartient et c’est le reflet de ses propres croyances, pas les tiennes. Mais la façon dont tu réagis montre que cette réflexion touche quelque chose chez toi. Trouve ce que c’est et va travailler dessus. »
Alors j’ai accueilli ma colère et ma peur et j’ai noté tout ce que cela faisait émerger par rapport à de vieilles croyances sur lesquelles je pensais avoir terminé de bosser. J’ai mis le doigt sur quelque chose et j’ai laissé le reste à l’esprit. Je suis dans la foi qu’il y a une solution et qu’elle viendra. JE la trouverai, ou l’esprit m’y guidera. Let’s wait and see…
Et tu vois que ça te demande d’être à l’écoute. Qu’est-ce que ça suscite chez toi ? A quelle moment cette pensée toxique a émergé ? Le mental est finalement le meilleur outil qu’on ait pu nous donner, si tant est que nous sachions l’écouter sans le laisser nous controler.

Au fur et à mesure de ma réflexion j’ai fini par me demander « Et si c’était ok en fait ? »
Et si c’était tout à fait normal d’avoir des pensées parasites ?
Je poste souvent sur facebook la phrase du maitre Mooji, et j’y reviens souvent dans ma vie quotidienne. J’essaie de voir le mental comme un outil, quelque chose que je peux utiliser mais qui ne doit pas m’utiliser.
« Ton mental est ton serviteur, pas ton maitre »
– Mooji
Le développement personnel, en plein essor, ne cesse de sortir des livres de toutes sortes sur la pensée positive, la loi d’attraction, le pouvoir de l’intention, au point qu’on pourrait développer une peur de nos pensées parasites. Malheureusement, comme tout ce qui fonctionne bien et qui fait de l’argent, l’Homme va en abuser encore et encore jusqu’à en faire quelque chose de sectaire et toxique. Peut-être que vouloir être positif à tout prix est quelque chose de toxique… ? Le monde du bien-être et du développement personnel a fini par nous faire culpabiliser d’avoir des pensées négatives. Comme si notre pensée toxique voulait en fait dire qu’on n’est pas à la hauteur, qu’on n’est pas assez heureux-se, ou qu’on n’a pas assez travaillé sur soi. Alors, emportés par l’effervescence de la pensée positive à tout prix, on se retrouve aspirés dans une spirale de pensées toujours plus culpabilisantes et dévalorisantes.
Donc j’en ai fini par conclure que c’était ok d’avoir des pensées toxiques puisque je peux CHOISIR d’en faire ce que je veux. J’ai le choix de les suivre et de m’embourber dans des croyances qui me tirent vers le bas ou j’ai le choix de faire de chaque pensée toxique une opportunité de comprendre que la situation me fait me sentir en danger, de tirer des leçons pour grandir, d’être dans l’amour avec moi-même et de lâcher prise en étant dans la foi.
J’ai le choix.